C’est par Internet que Sabrina m’a connue… en lisant mon blog… elle découvre ma façon de travailler en lisant mes articles… je lui dois bien un petit article en retour !

D’allure masculine, Sabrina est l’incarnation même de la gentillesse, elle ne sait pas dire non et, l’âme chevaleresque, elle aime protéger les plus faibles.

Elle se présente comme étant malade, une grande malade de la tête. Les médecins sont très présents dans son discours et occupent une grande place dans sa vie. Aucun ne l’écoute, ne la comprend, ni ne répond à ses attentes. Sabrina est une grande déçue de la médecine. Et pourtant elle ne se ment pas et elle sait qu’elle a besoin de soins.

Sabrina vient en consultation régulièrement pendant 6 mois. Elle raconte son histoire, ses peurs, ses déceptions, ses rêves. Elle a besoin de parler et d’être écoutée. Une écoute active qui invite à la réflexion, à l’introspection. Elle ne veut pas entendre parler d’hypnose, elle veut une thérapie par la parole.

Pendant la douzaine de séances où nous avançons ensemble, Sabrina revoit son rapport au monde médical et aux médicaments, elle questionne ses relations amicales et familiales, en distinguant celles qui sont toxiques et celles qui sont bénéfiques, enfin elle crée les conditions d’un changement tout en douceur. En parallèle de tout cela, elle mène un autre chantier… colossal à ses yeux… un deuil dont elle a figé le processus et qu’elle remet en route tout doucement.

Et puis un jour, plus de nouvelles. Un rendez-vous reporté puis annulé puis le silence. Nous avons parcouru un bout de chemin ensemble et elle a choisi de bifurquer sans prévenir. C’est son droit, elle ne me doit rien et je fais avec, c’est le lot du travail de thérapeute.

Et quelques années plus tard, Sabrina reprend un rendez-vous. Quelle belle surprise d’apprendre qu’elle a pu se créer son petit paradis et connaître des jours heureux et paisibles. Ce bel équilibre étant mis à mal par des éléments du passé venus s’inviter dans le présent, Sabrina a le bon réflexe de demander un coup de main. Une seule consultation suffit à identifier et comprendre la nouvelle épreuve de vie qui l’attend. Elle se sent capable de l’affronter seule et reviendra au besoin.

Claire MARIE-RODA 2021